Si un jour je deviens une mère, je dirai à mes enfants qu’ils peuvent être ce qu’ils veulent. Qu’ils peuvent être une fille ou un garçon, que personne n’a à choisir comment ils se sentent. Je dirai à mes enfants qu’ils peuvent jouer avec les poupées et les camions miniatures, qu’ils peuvent aimer le bleu, le vert, le orange, le rose et toutes les autres couleurs. Je leur dirai qu’ils sont libres.
Si un jour je deviens mère, je dirai à mes enfants que tous les humains sont égaux. Que les femmes ne sont pas nécessairement faites pour la cuisine et que les hommes ne sont pas forcés d’aimer la construction. Je leur dirai que les noirs, les asiatiques et les caucasiens font partie d’une seule race nommée «humains». Je dirai à mes enfants d’appeler les gens par leur nom, pas par leur nationalité. Je dirai à mes enfants que les autres cultures ont beaucoup à leur apprendre, et que notre mode de vie n’est pas le plus optimal. Je leur dirai qu’ils sont cultivés.
Si un jour je suis une mère, je dirai à mes enfants qu’ils ont le droit de dire ce qu’ils pensent. Je leur dirai que les mots sont une arme et qu’il faut apprendre à s’en servir. Je leur dirai de toujours assumer leurs paroles et de ne pas avoir honte de leur vision du monde. Je dirai à mes enfants qu’il ne faut pas avoir peur de protester et que la liberté d’expression est un cadeau.
Si un jour je suis une mère, je dirai à mes enfants que la religion est une croyance personnelle. Je leur dirai que l’Islam est une religion méprisée, et que les chrétiens oublient vite les erreurs de leurs propres prêcheurs. Je leur dirai que les religions sont toutes des sectes et qu’ils peuvent y croire s’ils s’y retrouvent, et ne pas y croire s’ils le veulent. Je dirai à mes enfants qu’être athée est aussi une religion. Je leur dirai qu’ils sont les maîtres de leur spiritualité. Je leur dirai qu’ils sont leur propre guide.
Si un jour je suis une mère, je dirai à mes enfants que l’humain est un animal stupide. Je leur dirai qu’il s’en prend aux autres espèces de la Terre afin de se nourrir, se vêtir et se servir, pour ensuite protéger ces mêmes espèces qui disparaissent. Je leur dirai que l’humain détruit la nature sans comprendre que le béton ne filtre pas l’air qu’il respire. Je leur dirai que l’humain n’est pas mieux que les chiens, les singes et les rats. Je leur dirai qu’ils ne sont rien de plus que des animaux qui portent des vêtements.
Si un jour je suis une mère, je dirai à mes enfants qu’ils sont libres de leur corps. Je leur dirai qu’ils peuvent s’abandonner sous les draps des gens avec qui ils ont envie de le faire et de savoir dire non aux mains insistantes. Je leur dirai qu’ils sont libres de leur peau, et que s’ils ont envie d’y tapisser des histoires et des paroles inspirantes, ils peuvent. Je leur dirai que s’ils ont envie d’adopter un style, qu’ils n’aient pas peur, et que quiconque les jugera pour leur apparence ne représentera rien de plus qu’une coquille vide dont les échos chantent l’ignorance.
Si un jour je suis une mère, je dirai à mes enfants qu’ils ont le droit d’offrir leur coeur à l’humain de leur choix. Je leur dirai que le sexe de leur partenaire ne change rien à leur amour et qu’ils sont libres de tout, mais surtout libre d’aimer. Je leur dirai qu’on ne choisit pas le chemin tumultueux de nos pulsions et que la raison ne comprend jamais rien aux sentiments.
Si un jour je suis une mère, je dirai à mes enfants qu’ils sont libres d’être libres.
Pour avoir été élevé par une mère comme ca et un père comme ca. Je peux te dire que plus je vieillis plus je les remercies de cette libertés.